Entretien avec Carine Bernault suite à l'approbation du plan d'actions NExT 2

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  • Le 16 octobre 2020
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Après le CHU et l’INSERM, le conseil d’administration de l’Université de Nantes puis celui de Centrale Nantes ont adopté aujourd’hui, vendredi 16 octobre, le plan d'actions « NExT 2 ». Ce plan d’actions avait précédemment été soumis au débat dans toutes les instances de l’Université de Nantes pendant le mois de septembre. Ces votes marquent une nouvelle étape dans l’histoire du projet Nantes Université.

En décembre dernier, l’État suspendait le financement de l’Isite NExT. Cet été, l’Université de Nantes, le CHU de Nantes, l’Inserm, Centrale Nantes, ainsi que l’école des Beaux-Arts, l’école d’architecture et l’IRT Jules Verne, en lien avec le CNRS, ont travaillé à la rédaction d’un plan d’actions qui doit permettre de relancer le projet.
Ce plan d’actions « NExT 2 » a été soumis au débat dans toutes les instances de l’Université de Nantes pendant le mois de septembre (en savoir plus).

Après le CHU et l’INSERM, le conseil d’administration de l’université puis celui de Centrale Nantes l’ont adopté aujourd’hui, vendredi 16 octobre, à 20 voix pour, 10 contre, 3 abstentions. Ces votes marquent une nouvelle étape dans l’histoire du projet Nantes Université dont l’Isite NExT est l’accélérateur.

Prochaine étape : l’adoption des statuts de Nantes Université par les établissements en mars ou avril pour un lancement en janvier 2022, avec un objectif, récupérer les fonds de l’Isite et défendre le projet devant le jury international à l’automne 2021.  

Avant un temps d’échange début novembre avec les personnels, entretien avec Carine Bernault, présidente de l’Université de Nantes.

 

1. L’adoption de ce plan d’actions NExT 2 marque un rebondissement supplémentaire. Pourquoi relancer ce projet alors qu’il est suspendu depuis un an ?

L’objectif principal reste la création d’un nouvel établissement, Nantes Université, qui nous permettra de renforcer nos liens avec les écoles, l’Inserm, le CHU et l’IRT mais aussi de repenser notre fonctionnement en créant des pôles. C’est un engagement figurant dans le programme sur la base duquel j’ai été élue.

L’enjeu aujourd’hui est de mettre fin à la suspension des versements des fonds de l’Isite pour pouvoir réaliser plus facilement ce projet. Et ce n’est pas pour rien que nous avons intitulé ce nouveau plan d’actions « NExT 2 ». Nous abordons en effet ce projet avec une nouvelle philosophie.

De nouveaux acteurs ont décidé de nous suivre. L’école des Beaux-Arts, l’école d’architecture et l’IRT Jules Verne ont souhaité s’impliquer dès la création de Nantes Université. C’est une très bonne nouvelle pour nous. Cela confirme et conforte l’intérêt du projet pour le territoire.

Sur le plan académique, nous renforçons l’ambition du projet en l’inscrivant clairement dans les objectifs de développement durable de l’ONU ou la science ouverte.
 

2. Pendant les débats autour de ce plan d’actions, il a pu être reproché à ce projet d’avoir comme seule ambition de trouver des fonds pour financer le développement de l’établissement. Que répondez-vous à cette critique ?

Évidemment que c’est une dimension de la démarche ! Il ne faut pas se cacher que l’enjeu financier du projet d’Isite est réel. Mais l’Isite est beaucoup plus que cela, c’est un label d’excellence qui positionne l’Université de Nantes, ses partenaires, et demain, Nantes Université comme un acteur majeur de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation en France et à l’international.

Cela doit nous permettre de mieux accomplir toutes nos missions et il ne faut pas oublier que dans l’Isite il y a un volet gouvernance mais aussi un volet académique.


3. Ce projet reste-t-il centré sur les thématiques de santé et d’industrie du futur ? Est-ce que cela ne va pas creuser des inégalités au sein de l’établissement ?

Effectivement ce sont les deux thématiques qui ont été identifiées en 2016 et sur lesquelles nous nous sommes engagés vis-à-vis du jury international. La santé du futur et l’industrie du futur restent donc les axes structurants de l’Isite. Mais n’oublions pas que ces axes intègrent une dimension sciences humaines et sociales (SHS) forte et c’est peut-être encore plus évident aujourd’hui qu’hier au regard des enjeux de la crise sanitaire et environnementale que l’on traverse. Le nouveau plan d’actions le montre bien avec l’intégration de nouvelles thématiques comme la question des transitions, de la place de l’humain dans l’industrie…

Nantes université, au-delà de l’Isite, restera un établissement pluridisciplinaire et les SHS y auront toute leur place. D’ailleurs, j’ai demandé à la MSH Ange Guépin de mener un travail collectif afin d’identifier un axe SHS structurant pour l’établissement.
 

4. Si l’université n’obtenait pas la labellisation NExT, est-ce que cela remettrait en cause la construction de Nantes Université ?

Non, évidemment. NExT est un accélérateur de la démarche mais pas une condition. L’objectif qui est le nôtre est de repenser le lien avec les écoles,  avec les organismes de recherche, avec le CHU, avec l’IRT… Évidemment cela pourrait prendre plus de temps si nous perdons l’Isite mais pour autant cela reste toujours pertinent.

C’est le cas également pour la construction des pôles qui est une manière de repenser notre fonctionnement dans une logique de confiance à l’égard des acteurs. Quelle que soit l’issue du projet NExT, cela reste nécessaire au regard des enjeux qui sont les nôtres et de la taille de notre établissement.
 

5. Quelle sera la place de Centrale Nantes dans ce nouveau dispositif ? Seront-ils toujours à la tête d’un pôle sciences et technologie ?

Centrale Nantes deviendra bien établissement-composante, comme cela a toujours été envisagé. En revanche, à l’instar de l’école des beaux-arts ou de l’école d’architecture, Centrale Nantes n’intègrera aucun pôle, même si le lien sera bien évidemment fort avec le pôle sciences et technologie.
Une nouveauté importante de NExT 2 est la création des graduate school et Centrale Nantes assurera la coordination de l’une d’elles.
Et puis bien sûr, nos liens avec l'école se poursuivront sur des actions très concrètes et sur les projets, notamment à travers nos laboratoires.

 

6. Au cours des échanges qui ont eu lieu le mois dernier, la question de la représentativité des personnels dans les instances de Nantes Université a été soulevée. Quelle est votre position sur le sujet ?

J’ai pris un engagement clair pendant la campagne : les élus représentant les personnels et les étudiants doivent être majoritaires au conseil d‘administration de Nantes Université. Le plan d’actions NExT 2 reprend cet engagement. Au-delà, le travail reste à faire sur la composition précise de ce conseil d’administration, sur la proportion d’élus représentants les personnels et les étudiants, sur la répartition entre les différentes catégories de personnels…
Je rappelle par ailleurs qu’il y a une autre instance importante dans la gouvernance de Nantes Université, le conseil académique, qui est composée à 100% de personnels et étudiants de l’université.
Mis à jour le 22 décembre 2022.
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