Exercer un métier dans le domaine de la solidarité internationale ?
Des diplômés de Nantes Université l’ont fait
Le domaine de la solidarité internationale est centré sur la lutte contre la pauvreté, la défense des droits humains et la promotion du développement durable. Les missions y sont variées, allant des opérations d’urgence humanitaire aux programmes de développement à long terme.On trouve des postes tels que chargé de programmes, juriste, coordinateur de projet humanitaire, logisticien, spécialiste en santé publique, ou encore responsable de plaidoyer… Toutes les fonctions de support d’une organisation sont également possibles : gestion financière et administrative, ressources humaines, achat, services généraux, communication… en particulier aux sièges de ces organisations. Les professionnels de santé sont également recherchés et selon la nature des activités, des professionnels du domaine social. Chacun de ces métiers requiert des compétences spécifiques : gestion de projet, compétences techniques, capacité d’analyse et forte résilience face aux situations complexes et imprévues.
Parmi les employeurs potentiels, que ce soit au niveau local ou international, on peut citer les organisations non gouvernementales (ONG) et les institutions internationales (les Nations Unies et ses agences, les institutions européennes). En complément, des associations et des fondations peuvent également rechercher des personnes motivées pour répondre aux défis sociaux et environnementaux.
En conclusion, la solidarité internationale offre des perspectives professionnelles à des profils variés de diplômés capables de développer une grande adaptabilité.
Une expérience de volontariat, en France ou à l’étranger, peut être déterminante dans l’accès à l’emploi dans ce domaine. Profitez d’une année de césure pour effectuer, par exemple, un service civique en France, un stage au sein d’une ONG ou un volontariat en Europe avec le dispositif « Corps européen de solidarité ».
La solidarité internationale est beaucoup plus que la seule action « humanitaire ». On peut être solidaire de mille façons, vous pouvez également vous engager bénévolement au sein d’une association pendant vos études !
Des diplômés de Nantes Université exercent un emploi dans la solidarité internationale : témoignages
Adama Yeye - Coordonnateur du Bureau terrain des droits de l’homme
Pouvez-vous nous présenter votre parcours de formation ?
- 2008 : Maîtrise en sociologie du développement, option genre et développement, Université de Ouagadougou, Burkina Faso
- 2018 : Maîtrise en droit public économique, Université catholique d’Afrique de l’Ouest, Burkina Faso
- 2020 : Master en Droit international et Européen des Droits Fondamentaux, Université de Nantes
Pouvez-vous préciser votre intitulé de poste ainsi que vos missions ?
Coordonnateur du Bureau terrain des droits de l’homme de Tshikapa/Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’homme/MONUSCO, Tshikapa-RD Congo/ Déc. 2022 à juin 2024- Coordonner les opérations (notamment les activités de monitoring, de reporting des violations des droits humains, de plaidoyer) terrain du BCNUDH dans la zone de responsabilité
- Assurer une utilisation efficace des ressources financières, humaines et logistiques du bureau
- Fournir un soutien et des conseils techniques aux autorités locales en matière de renforcement de la protection des droits de l’homme, de justice transitionnelle et de consolidation de la paix
- Développer et maintenir la liaison avec les autorités gouvernementales locales, les ONG internationales et locales, les agences des Nations Unies, la société civile locale, les associations des victimes et autres partenaires.
- Veiller à la sécurité du personnel, des opérations, des locaux et des biens du BCNUDH
- Préparer des analyses et des rapports précis et complets sur les opérations et les performances du BCNUDH
- Participer à des groupes de travail, des réunions et des consultations avec d'autres agences des Nations Unies et partenaires humanitaires ; veiller à ce que la réponse humanitaire ainsi que les questions relatives à la préparation aux urgences soient fondées sur les droits humains
Pouvez-vous détailler vos motivations à travailler dans le domaine de la solidarité ?
Travailler dans le domaine de la solidarité et plus spécifiquement dans le secteur des droits de l’homme a toujours été une vocation pour moi. Ma motivation fondamentale découle de ma volonté de toujours aider mon prochain : j’ai toujours été sensible aux diverses formes d’injustices existantes dans le monde en général et dans la société burkinabè en particulier. Travailler dans le secteur de la solidarité me donne l’opportunité d’aller à la rencontre des personnes affectées par les crises, par les injustices et les inégalités de toutes sortes, et d’apporter ma modeste contribution à l’amélioration de leurs conditions de vie. C’est pourquoi, après mes études universitaires en sociologie, je me suis très vite engagé dans ce secteur.Est-ce que vous avez eu une pratique d'engagement (associatif ou autre) pendant vos études ?
Oui, j’ai milité au sein de l’Association Nationale des Etudiants du Burkina pendant mes études à l’université de Ouagadougou. Ensuite, lorsque j’ai commencé à travailler au ministère de la justice et des droits humains, j’ai occupé au sein de l’Association pour la Démocratie et la Liberté (ADL), une association de droit burkinabè, le poste de Responsable Adjoint à l’organisation durant 3 ans. L’ADL a, entre autres missions, la promotion des valeurs démocratiques, la sensibilisation sur les notions de liberté, de civisme et de citoyenneté.Quel conseil donneriez-vous pour travailler dans le secteur de la solidarité internationale ?
Pour travailler et réussir dans le secteur de la solidarité, en plus des qualifications académiques, je dirait qu’il faudra disposer d’un certain nombre de qualités humaines essentielles, être très flexible et proactif et s’armer de courage pour ne pas céder au découragement face aux nombreuses difficultés.Mahia Adam De Villiers - Référente bailleurs de fonds
Pouvez-vous nous présenter votre parcours de formation ?
Après un Bac littéraire, j’ai poursuivi une licence d’histoire à l’Université de Rennes 2. Les cours d’histoire contemporaine m’intéressaient particulièrement et en troisième année de licence, je me suis orientée vers une spécialité “sciences politiques” couplée d’un cursus “défense et sécurité internationale”. J’ai ensuite fait un Master 2 en ingénierie de projets européens et internationaux à l’Université de Nantes, parcours solidarité internationale.Pouvez-vous préciser votre intitulé de poste ainsi que vos missions ?
Je travaille pour ALIMA, une ONG d’urgence en santé publique, dont le siège opérationnel est basé à Dakar. Je suis référente bailleurs de fonds au sein de l’équipe du desk 3 (Guinée, Nigeria, Ethiopie, Soudan). J’ai deux missions principales: d’une part je suis chargée de suivre les contrats en cours sur les projets dans ces quatre pays, en lien avec les équipes nationales et en redevabilité aux bailleurs (notamment les fonds européens, américains et français). Cela consiste à accompagner les projets dans leur cycle de vie, de leur conception (stratégique, financière) à leur fin (évaluation, audit, fermeture) en passant par leur implémentation (assurer un reporting de qualité, veiller au respect des procédures des bailleurs, réadapter le projet à la réalité du terrain, etc.). D’autre part, je suis chargée de la recherche de fonds pour compléter des projets en cours ou pour en financer de nouveaux. Il s’agit à la fois d’être à l’écoute des besoins du terrain et d’analyser les stratégies des bailleurs pour adapter au mieux les nouvelles propositions de projets que nous développons en équipe et dont je suis responsable.Pouvez-vous détailler vos motivations à travailler dans le domaine de la solidarité ?
Mes parcours personnel et professionnel m’ont naturellement amenée à exercer mon métier dans le domaine de la solidarité internationale. Enfant puis adolescente, j’ai grandi dans plusieurs pays (Mauritanie, Tchad, Pakistan, Seychelles) et je me suis sentie concernée par les enjeux de développement. Mes études m’ont permis de comprendre en profondeur les inégalités de richesse, l’origine des conflits et les défis humanitaires présents sur le continent africain. Aussi, le secteur de la santé m’a toujours intéressée, et mon stage de fin d’études au sein d’Amref Health Africa m’a permis de mesurer l’importance de ce pilier dans les systèmes sociaux et dans le bien-être des individus. Dans mon travail et sur le plan personnel, je suis engagée sur les thématiques de santé sexuelle et reproductive et de santé mentale, qui contribuent à l’émancipation des femmes et à l’égalité des genres. Aujourd’hui, je suis heureuse de pouvoir allier toutes ces aspirations et de leur donner du sens dans mon métier.Est-ce que vous avez eu une pratique d'engagement (associatif ou autre) pendant vos études ?
Entre ma licence et mon master, j’ai fait un volontariat au Sénégal dans une association qui œuvre pour l’éducation des enfants et adolescents. J’y faisais du soutien scolaire auprès des enfants scolarisés et je donnais aussi des cours dans des écoles publiques et coraniques.Quel conseil donneriez-vous pour travailler dans le secteur de la solidarité internationale ?
Le secteur s’est professionnalisé récemment. Avant, les professionnels étaient d’abord formés dans un domaine d’expertise (santé, éducation, droit, etc.) et apprenaient la gestion de projets sur le tas. Il y avait une forme de “vocation” autour de ce domaine, d’un engagement plus personnel. Je pense que c’est moins le cas aujourd’hui. Les études en lien avec la solidarité internationale créent des profils plus généraux et plus flexibles, qui se spécialisent ensuite dans un ou plusieurs secteurs au fil des expériences professionnelles. Ça a du positif, on peut travailler dans plusieurs secteurs, sur différentes aires géographiques, dans des structures très diversifiées (ONGs, asso, institutions publiques, entreprises, etc.). Ce qui est plus compliqué, mais ça c’est propre à chacun, c’est de “trouver sa voie”, parce que pour les recruteurs, connaître “un peu de tout” c’est aussi perçu comme “ne rien maîtriser en profondeur”. Il faut aussi cibler des professions qui ont une réelle valeur ajoutée si on veut travailler à l’étranger, car certains postes peuvent amplement être occupés localement (et il faut s’en réjouir). Donc un conseil, ce serait de réfléchir à ce qui nous anime, aux sujets auxquels on est sensibles, parce que c’est ce qui va nous porter et ce à quoi on se va se raccrocher dans les moments plus difficiles. Identifier ce qu’on aime, là où sont nos compétences, là où on se projette, bref, injecter du sens et de la subjectivité dans sa construction professionnelle, c’est je pense la clé pour s’épanouir dans ce domaine.Découvrez d'autres parcours de diplômés, leurs missions et employeurs
Chargée de programme : Licence Histoire + Master Ingénierie de projets européens et internationaux
ONG pour la défense des droits des femmes afghanes
- Assurer la coordination de l’équipe du siège parisien de l’ONG avec les équipes présentes à Kaboul
- Soutenir les équipes dans l’élaboration et le suivi des projets, des rapports et des contrats aux bailleurs de fond
- Rédiger des compte-rendu et des documents de communication concernant les projets et leur suivi
- Animer les réseaux sociaux de cette ONG
- Développer des réseaux de soutien à cette ONG, en particulier au sein de la diaspora afghane en France et en Europe
- Aider à organiser des échanges entre donateurs, fondations et acteurs du développement sur les besoins des femmes afghanes
Juriste - Licence Droit + Master Sciences sociales et criminologie
Association d’aide aux victimes en France
- Accompagnement et assistance juridique des victimes d’infractions pénales
- Informer les victimes sur leurs droits et les procédures judiciaires
- Répondre aux réquisitions « EVVI » (Evaluation de la Vulnérabilité des Victimes d’Infraction) émises par un parquet
- Offrir un soutien psychosocial aux victimes en les écoutant et en les orientant vers des services d'aide appropriés
- Collaborer avec les forces de l'ordre, les procureurs et autres organismes judiciaires pour faciliter la communication entre la victime et le système judiciaire
MEAL -Monitoring, Evaluation, Accountability and Learning- Manager : Licence de Gestion - Management + Master Conduite de projet en développement durable (environnement, mer, énergie)
ONG (poste basé au Cambodge)
- Mettre en place un dispositif de suivi et d’évaluation des interventions et projets de l’ONG (procédure « MEAL ») concernant 3 programmes au Cambodge, au Laos et aux Philippines dans des secteurs stratégiques : réduction des risques de catastrophes, systèmes d'alerte précoce, développement des énergies vertes et des systèmes de marché, égalité des genres, handicap et inclusion sociale
- Coordonner le recueil et la collecte des données pour améliorer la qualité des interventions
- Rédiger des rapports et transmettre des données aux donateurs
- Proposer des formations et des ateliers « MEAL » aux collègues et partenaires
Contrôleuse logistique : Licence Langues étrangères appliquées (LEA) + Master Logistique internationale
ONG (aide humanitaire) (poste basé au siège parisien)
- Etre responsable du contrôle de la conformité et des risques logistiques opérationnels et de l’amélioration des systèmes logistiques
- Assurer le suivi des opérations logistiques pour plusieurs pays d’interventions de cette ONG
- Développer et diffuser des procédures logistiques
Quelques ressources
Métiers et annuaire des acteurs
- Les métiers du secteur solidaire – Solidaire Info
- L’humanitaire, un vaste horizon de métiers – France Travail
- Annuaire des acteurs de la solidarité internationale en France – RITIMO
- Réseau d’ONG – Coordination Sud
- Annuaire des acteurs de la coopération internationale et de la solidarité en Pays de la Loire
Offres : stage, emploi et volontariat
Mis à jour le 19 novembre 2024.